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Hyperphagie

Qu’est-ce que l’hyperphagie ?

L’hyperphagie, aussi appelée hyperphagie boulimique, est un trouble du comportement alimentaire (TCA) qui se traduit par des épisodes de suralimentation, souvent déclenchés par des émotions fortes : stress, tristesse, colère, solitude… Pendant ces crises, la personne mange de manière compulsive, sans avoir faim, sans pouvoir s’arrêter, et sans mettre en place de comportements "compensatoires" (comme le vomissement ou le jeûne).

Ce n’est ni un manque de volonté, ni de la simple gourmandise. C’est un trouble mental reconnu, qui génère une grande souffrance psychologique et qui peut toucher tout le monde, quels que soient l’âge, le sexe ou le poids.

Quels sont les symptômes de l’hyperphagie ?

Voici les signes les plus fréquents de l’hyperphagie :

  • Consommer de grandes quantités de nourriture rapidement, même sans sensation de faim.
  • Ressentir une perte de contrôle pendant les épisodes.
  • Éprouver de la honte, de la culpabilité ou du mal-être après les crises.
  • Avoir une alimentation désorganisée (grignotages fréquents, sauts de repas, crises nocturnes…).
  • Parfois, une prise de poids progressive, mais pas systématique.

Une association fréquente avec le surpoids… mais pas obligatoire

Beaucoup de personnes concernées par l’hyperphagie présentent un surpoids ou une obésité. Cela s’explique notamment par l’absence de comportements destinés à "compenser" les excès, comme c’est le cas dans la boulimie. On estime qu’environ 1 personne obèse sur 5 aurait de l'hyperphagie.

Mais attention : ce trouble ne touche pas uniquement les personnes en surpoids.
Certaines gardent un poids dit "normal", malgré des épisodes fréquents de suralimentation. Leur souffrance est pourtant bien réelle, mais souvent invisibilisée par l’apparence physique.

Pourquoi certaines personnes ne prennent-elles pas de poids ?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cela :

  • Chez les jeunes, les besoins énergétiques sont naturellement plus élevés, ce qui peut limiter l’impact pondéral des excès alimentaires.
  • Une activité physique intense (sport régulier, métier physique) augmente les dépenses caloriques.
  • La fréquence ou l’intensité des crises varie d’une personne à l’autre.
  • Le métabolisme, les hormones, la génétique, et d’autres facteurs individuels jouent un rôle.

L’apparence ne permet pas de "deviner" l’hyperphagie. Ce trouble peut se cacher derrière un corps mince, un visage souriant ou une vie qui semble "normale".

L’hyperphagie : un trouble mental, et non un simple problème nutritionnel

L’hyperphagie est un trouble de santé mentale, au même titre que l’anorexie ou la boulimie. Elle est souvent liée à des émotions non exprimées, à une image de soi fragile, à un vécu difficile.

Le diagnostic ne repose pas sur le poids, mais sur :

  • la fréquence des crises (au moins une par semaine depuis trois mois),
  • la perte de contrôle pendant ces épisodes,
  • la souffrance psychique qu’elles entraînent.

On ne peut pas résumer l’hyperphagie à ce que l’on voit : elle ne se voit pas toujours, mais elle fait souffrir profondément.

Une lutte souvent silencieuse

L’hyperphagie touche des personnes de toutes morphologies, de tous âges, souvent à bas bruit.
On peut avoir une apparence "normale", être performant au travail, avoir une vie sociale active… et souffrir en silence de crises alimentaires incontrôlables, de pensées envahissantes, d’un mal-être profond.

C’est un trouble sous-diagnostiqué, car il ne correspond pas aux clichés habituels. D’où l’importance de parler au-delà de l’apparence, et de prêter attention aux signes émotionnels et psychiques.

Quelle prise en charge pour l’hyperphagie ?

L’hyperphagie nécessite une approche globale, bienveillante et adaptée à chaque personne. Il n’y a pas de solution miracle, mais plusieurs leviers peuvent aider.

  • Thérapies psychologiques (notamment TCC) : Pour travailler sur les émotions, les pensées automatiques négatives, la relation à soi-même, et développer de nouvelles stratégies.
  • Suivi médical : Même sans surpoids, l’organisme peut être affecté (troubles digestifs, dérèglements métaboliques…). Un médecin peut surveiller la santé générale et orienter vers les bons professionnels.
  • Accompagnement nutritionnel respectueux : Pas de régime ! Il s’agit plutôt de retrouver une écoute des sensations alimentaires, de déculpabiliser l’alimentation, et de reconstruire une relation apaisée à la nourriture.
  • Groupes de parole ou de soutien : Partager avec d’autres personnes concernées permet de briser la solitude et la honte.
  • Médicaments si nécessaire : Dans certains cas, un traitement (souvent antidépresseur) peut être proposé en complément d’un suivi psychothérapeutique.

Ce qu’il faut retenir sur l’hyperphagie

  • L’hyperphagie est un trouble psychique, pas une question de volonté ou de poids.
  • Elle peut toucher toutes les morphologies, et ne se voit pas toujours.
  • La souffrance est réelle, même si elle ne se remarque pas de l’extérieur.
  • Une prise en charge globale, bienveillante et personnalisée permet de retrouver un équilibre.

Parler sans juger, écouter sans réduire

L’hyperphagie  est un trouble souvent invisible, mais profondément douloureux. En parler, sans tabou ni jugement, c’est déjà un premier pas vers la guérison.

Car derrière chaque crise se cache une histoire unique, une détresse qu’il est temps d’écouter, et une personne qui mérite d’être aidée, au-delà de son apparence.

 

Sources : 

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