Syndrome de l'oeil sec

Qu'est-ce que le syndrome de l'oeil sec ? 

Le syndrome de l’œil sec se traduit par une mauvaise qualité et/ou un déficit de production de larmes par les glandes lacrymales ou les glandes de meibomius. Les larmes sont notamment composées d’eau et de corps gras formant un film au niveau de l’œil qui se dépose lors du clignement des yeux. 

Leurs rôles sont :

• Nourrir la cornée (partie transparente à l’avant de l’œil)
• Protéger des agressions extérieures 
• Protéger des infections(1).

Ce syndrome représente 25% de consultation chez l’ophtalmologue, avec une prévalence de 15% chez l’adulte de 50 à 95 ans(2). Il y a également un risque augmenté lors de la ménopause(2).

La sécheresse oculaire qualitative (dysfonctionnement des glandes de Meibomius) représente la grande majorité des cas de sécheresse oculaire. 

La sécheresse oculaire peut présenter différents degrés de gravité, les cas modérés à graves étant généralement les plus symptomatiques et handicapants. Néanmoins, certains patients présentant une sécheresse légère peuvent avoir des symptômes plus forts que d’autres patients atteints de sécheresses sévères.

Il s’agit d’une maladie chronique et évolutive : on parle de chronicité car il peut y avoir des périodes plus ou moins symptomatiques, associées à des périodes de « crises ». Elle peut également évoluer et s’aggraver au fil du temps en l’absence de traitement.

A ce jour, il n’existe pas de traitement curatif, les traitements proposés visent à soulager les symptômes.

Quels sont les symptômes du syndrome de l'oeil sec ?

Les patients atteints du syndrome de l'œil sec présentent fréquemment des rougeurs et des irritations. Certains peuvent ressentir une sensation de type brûlures, gêne oculaire, des douleurs, parfois comme des sensations de « coups de couteau » et/ou une sensibilité à la lumière allant parfois jusqu’à la photophobie. Ces symptômes peuvent être ponctuels, chroniques voire permanents en fonction du degré de gravité de l’atteinte. Pour compenser la sécheresse oculaire, il est possible de ressentir un larmoiement excessif, bien que paradoxal.

Enfin, pour les porteurs de lentilles de contact, il peut y avoir une difficulté à supporter ces dernières. (2)(3)

Les yeux secs sont par définition plus sensibles car moins protégés de l’environnement extérieur. Ainsi, les patients souffrants de sécheresse oculaire peuvent éprouver des douleurs dans les environnements secs (climatisation, avion, train), en cas de vent, ou encore en présence d’émanations (fumée, poussières, etc). 

Ces signes peuvent s’intensifier avec le temps, et même altérer les activités de la vie quotidienne telles que lire, conduire une voiture ou bien travailler sur un écran(2) ….

La sécheresse oculaire peut générer un véritable handicap au quotidien pour le patient qui sera limité tant dans ses activités privées que professionnelles. 

Quelles sont les causes du syndrome de l'oeil sec ? 

Plusieurs causes peuvent expliquer ce syndrome de l'œil sec. On parle d’une pathologie multifactorielle car elle implique généralement un cumul de causes. 

La cause la plus fréquente est le dysfonctionnement des glandes de Meibomius qui peut être associé à une pathologie des paupières (rosacée oculaire, dermatite séborrhéique). Certaines causes peuvent être des changements hormonaux notamment chez les femmes lors de la ménopause, l’âge, certaines maladies chroniques, comme les maladies auto-immunes ou des anomalies anatomiques de l'œil (2)(4), le port de lentilles de contact, une opération de chirurgie réfractive.

Certaines causes environnementales peuvent également expliquer cette sécheresse oculaire comme la pollution, les écrans, le tabagisme ou bien la prise de certains médicaments(2)(4).

Comment diagnostiquer le syndrome de l'oeil sec ? 

Le diagnostic repose essentiellement sur un interrogatoire et l’examen de l’aspect des yeux par le médecin généraliste ou l'ophtalmologue. Il existe également des tests réalisables chez l’ophtalmologue(5) spécialisé : BUT (Break-up Time), Schirmer, meibographie, NIBUT...

Quelle prise en charge lorsque l'on est atteint du syndrome de l'oeil sec ?

Une fois le diagnostic posé, plusieurs solutions existent afin de soulager les symptômes et améliorer le confort de vie.

Le traitement proposé varie en fonction de la gravité de la sécheresse oculaire et des symptômes. Le comité international TFOS DEWS II (Tear Film and Ocular Surface Society’s Dry Eye Workshop II) a publié plusieurs protocoles résumant les options thérapeutiques, à destination des praticiens, pour la gestion et le traitement des pathologies de sécheresse oculaire. Ces options sont inscrites dans plusieurs étapes selon le niveau de gravité de la sécheresse et/ou des symptômes, ainsi que de l’efficacité des étapes précédentes.

Il est possible d’utiliser des larmes artificielles : elles permettent de compenser la production insuffisante de larmes, garantissant ainsi une bonne lubrification de la cornée et une protection de l’œil. 

En cas de sécheresse qualitative, l’ophtalmologue propose de mettre en place une routine d’hygiène des paupières (masque chauffant, massage ou clignements forcés et nettoyage des paupières).

En l’absence d’amélioration malgré le suivi des traitements précédents, des traitements médicamenteux (par voie orale ou collyre) peuvent être proposés. Ainsi, il existe des antibiotiques avec une action anti-inflammatoire par voie orale ou sous forme de collyre, et des collyres immunosuppresseurs. 

Des palliatifs peuvent également être proposés : lunettes à chambre humide, lentilles sclérales...

Traiter la cause de la sécheresse oculaire peut également être une solution comme, par exemple, améliorer la prise en charge de la pathologie chronique, si elle existe(4).

Enfin assurer une bonne hydratation par voie orale, manger des aliments riches en acides gras poly-insaturés (huiles végétales, poissons gras, avocat…), limiter les écrans ou avoir un sommeil suffisant peuvent aussi avoir un impact positif sur l'œil sec(4).