Cytomégalovirus
Qu’est-ce que le cytomégalovirus (CMV) ?
Le cytomégalovirus appartient à la grande famille des herpèsvirus, comme les virus de l’herpès labial ou de la varicelle. Comme eux, il a la capacité de rester en latence dans l’organisme après une première infection, c’est-à-dire qu’il peut rester silencieux pendant des années avant de se réactiver.
L’infection par le CMV est extrêmement répandue : on estime qu’environ la moitié des adultes en France sont porteurs du virus. Dans la majorité des cas, l’infection est asymptomatique, ou provoque des symptômes discrets qui passent pour un simple coup de fatigue ou une grippe légère. Cependant, certaines personnes sont particulièrement vulnérables à ce virus.
Comment se transmet le CMV ?
Le CMV se transmet principalement par contact avec des fluides corporels : salive, urine, sang, lait maternel, larmes, sperme ou sécrétions vaginales. La transmission se fait souvent de manière intime ou dans un contexte de promiscuité, par exemple dans les crèches, entre jeunes enfants, ou dans le cadre de relations sexuelles. Le cytomégalovirus est très contagieux mais peu résistant dans le milieu extérieur : il est détruit par le savon, les solutions désinfectantes, la chaleur, etc.
Une femme enceinte peut aussi transmettre le virus à son bébé, soit lors d'une infection primaire pendant la grossesse, soit lors d'une réactivation du virus qu’elle portait déjà. On parle alors de CMV congénital. Enfin, le virus peut se transmettre lors de transfusions sanguines ou de greffes d’organes.
Une personne souffrant d’infection aiguë par le CMV est contagieuse pendant plusieurs jours à plusieurs semaines.
Quels sont les symptômes du cytomégalovirus ?
Chez les personnes en bonne santé, l’infection par le CMV passe souvent inaperçue. Lorsqu’elle provoque des symptômes, ceux-ci ressemblent à une mononucléose infectieuse : fièvre, grande fatigue, douleurs musculaires, ganglions enflés et parfois une légère inflammation du foie.
Chez les personnes immunodéprimées (patients greffés, porteurs du VIH, patients sous chimiothérapie), le CMV peut devenir particulièrement agressif. Il peut toucher les poumons, les yeux (provoquant une rétinite pouvant entraîner la cécité), le cerveau, le système digestif ou le foie, entraînant des atteintes potentiellement mortelles.
Chez le fœtus, l’infection peut perturber gravement le développement, en provoquant des malformations cérébrales, une microcéphalie, une surdité, un retard de croissance intra-utérin, voire un décès in utero. Après la naissance, certains bébés infectés peuvent paraître en bonne santé mais développer des troubles, notamment auditifs, plusieurs mois plus tard.
Comment le CMV est-il diagnostiqué ?
Le diagnostic dépend du contexte. En cas de suspicion d’infection récente, notamment chez une femme enceinte, une sérologie permet de rechercher les anticorps dirigés contre le virus. La présence d’IgM (anticorps précoces) peut indiquer une infection récente, tandis que les IgG indiquent une infection ancienne. Un test d’avidité des IgG peut aider à dater l’infection.
Chez les patients immunodéprimés ou chez les nourrissons, on peut détecter directement le virus grâce à une PCR, qui recherche l’ADN du CMV dans le sang, les urines, la salive ou d’autres liquides biologiques. Chez la femme enceinte, une amniocentèse peut être proposée pour rechercher une infection fœtale si un CMV est suspecté.
Chez le nouveau-né, un test de salive ou d’urines doit être réalisé dans les trois premières semaines de vie pour établir un diagnostic de CMV congénital.
Quels sont les traitements disponibles pour le cytomégalovirus ?
Dans la grande majorité des cas, notamment chez les personnes en bonne santé, aucun traitement spécifique n’est nécessaire : l’infection guérit spontanément.
En revanche, chez les personnes immunodéprimées ou en cas de CMV congénital symptomatique, un traitement antiviral est indispensable. Les médicaments les plus utilisés sont le ganciclovir (en injection) ou son dérivé oral, le valganciclovir. Ces traitements freinent la réplication du virus mais n’éliminent pas complètement sa présence dans l’organisme. Ils nécessitent un suivi médical rigoureux, car ils peuvent provoquer des effets indésirables, notamment sur la moelle osseuse et les reins.
Chez le nouveau-né, un traitement par valganciclovir peut être administré pendant plusieurs semaines ou mois pour limiter les séquelles auditives et neurologiques.
Peut-on prévenir l’infection par le CMV ?
Il n’existe pas encore de vaccin contre le CMV, bien que plusieurs candidats soient à l’étude. La prévention repose donc essentiellement sur des mesures d’hygiène, particulièrement importantes pour les femmes enceintes :
- Se laver les mains soigneusement après avoir changé un enfant, manipulé des couches ou essuyé de la salive ;
- Éviter d’embrasser les jeunes enfants sur la bouche ;
- Ne pas partager les verres, les couverts ou les brosses à dents avec des enfants ;
- En milieu médical ou en cas de greffe, utiliser du sang ou des organes de donneurs testés pour le CMV.
Une meilleure sensibilisation du public et des professionnels de santé à ces gestes simples pourrait réduire significativement la transmission du virus, notamment pendant la grossesse.
Pourquoi le CMV reste-t-il méconnu ?
Malgré ses conséquences parfois graves, notamment chez le fœtus, le CMV reste peu connu du grand public. Il ne fait pas l’objet de campagnes de prévention aussi larges que d’autres infections virales, comme la rubéole ou la toxoplasmose. Pourtant, il est aujourd’hui reconnu comme la première cause infectieuse de handicap congénital dans de nombreux pays développés.
Cette relative invisibilité du CMV s’explique en partie par son caractère silencieux, mais aussi par l’absence de traitement curatif ou de vaccin, qui limite les stratégies d’intervention. Cependant, une information adaptée, surtout auprès des femmes enceintes et des professionnels de la petite enfance, pourrait jouer un rôle majeur dans la réduction de sa transmission.
Le cytomégalovirus est un virus discret, mais loin d’être anodin. S’il est le plus souvent bénin, il peut entraîner des conséquences graves chez les patients immunodéprimés et les nourrissons infectés avant la naissance. La prévention, par des gestes d’hygiène simples, et une meilleure vigilance chez les populations à risque sont les clés d’une meilleure maîtrise de ce virus. Informer, dépister et suivre les patients exposés sont des enjeux de santé publique encore sous-estimés mais essentiels.
Sources :
- Vidal - Le CMV : https://www.vidal.fr/maladies/douleurs-fievres/infection-a-cytomegalovirus-cmv.html
- Cerballiance - Le CMV : https://www.cerballiance.fr/fr/blog/grossesse/cmv-et-grossesse#:~:text=CytoM%C3%A9galoVirus%2C%20ou%20CMV%2C%20est%20le,est%20porteur%20de%20ce%20virus .
- Sante.fr : Infection à cytomégalovirus (CMV) : https://www.sante.fr/infection-cytomegalovirus-cmv
- HAS : Évaluation de la pertinence d'un dépistage systématique de l'infection à cytomégalovirus (CMV) au cours de la grossesse https://has-sante.fr/jcms/p_3587389/fr/evaluation-de-la-pertinence-d-un-depistage-systematique-de-l-infection-a-cytomegalovirus-cmv-au-cours-de-la-grossesse
- https://www.has-sante.fr/jcms/p_3610208/fr/cytomegalovirus-cmv-chez-la-femme-enceinte-la-has-recommande-un-depistage-systematique-pour-toutes-a-reevaluer-apres-3-ans-de-mise-en-oeuvre
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